HOLIPROJECT RENCONTRE LE PRÉSIDENT DE CGH
12 mai 2022
Aujourd’hui, HoliProject part à la rencontre de Yanick Davière, PDG de CGH Résidences and Spas, spécialiste des vacances dans les Alpes.
Au cours de cet entretien, il fait, avec nous, le point sur l’évolution de l’activité après une période complexe pour son secteur, due à la crise sanitaire et aux restrictions de déplacement.
Il nous parle aussi des futurs projets de son groupe et se projette vers l’avenir, en évoquant les prochaines mutations qui vont impacter le tourisme et l’hôtellerie.
D’abord, pour les quelques-uns qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous présenter CGH Résidences & Spas ?
Nous sommes un groupe hôtelier, spécialiste des vacances haut de gamme mais pas de luxe à la montagne. Attachés à nos racines montagnardes, nous nous concentrons uniquement sur les stations situées dans les Alpes où nous gérons déjà 36 résidences hôtelières (4 étoiles), 30 centres spas Ô des Cimes et 40 chalets individuels. Pour assurer notre développement, nous travaillons en étroite collaboration avec les communes, les promoteurs et les constructeurs.
Dans les Alpes, un certain nombre de stations font appel à vous. Quelle est votre valeur ajoutée ?
Nous sommes un gestionnaire de référence, avec une expérience reconnue en matière de tourisme de montagne. Avec les communes supports de stations, nous travaillons ainsi pour développer des résidences de haute qualité qui s’intègrent dans le paysage de façon harmonieuse et qui sont en mesure de séduire une clientèle CSP+ et ++ avec un fort pouvoir d’achat.
Les promoteurs, constructeurs et développeurs de projets touristiques vous font également confiance.
Tout à fait. Nous les accompagnons dans l’analyse et le cadrage de leurs projets d’implantation. Cela passe dans un premier temps par une étude de faisabilité, une élaboration des cahiers des charges (techniques, fonctionnels, architecturaux, décorations d’intérieur) et des préconisations. Par notre savoir-faire, nous les aidons sur les différentes facettes du projet : valorisation du programme, participation aux réunions techniques et de chantier, appui commercial pour la vente. C’est vraiment une approche globale.
C’est donc tout un travail de fond que nous menons avec les porteurs de projets et communes en stations. Lorsqu’elle vient dans une station, CGH s’inscrit toujours dans la durée.
Outre la présence des principaux managers au capital de l’entreprise, vous travaillez en famille et votre fille vous a rejoint récemment. Votre épouse assure le déploiement de la marque Ô des Cimes Spa d’altitude depuis sa création. À ce propos, pensez-vous que les soins soient désormais incontournables lors d’un séjour en montagne ?
Oui, c’est un complément indispensable au séjour car c’est devenu un axe de différenciation et l’assurance d’un fort taux d’occupation. C’est une autre manière de faire plaisir aux touristes ; et c’est parfaitement cohérent avec la recherche d’air pur de la montagne, la contemplation des beaux paysages et le sentiment de plénitude.
Cela contribue à diversifier votre offre.
Exactement. Nous voulons apporter un maximum de services à tous les membres de la famille : la piscine intérieure et extérieure pour les familles, les bains bouillonnants pour les couples, la pataugeoire pour les enfants, des soins pour les femmes enceintes, etc. Quand on cherche un séjour, on choisit l’endroit qui propose le plus de services : il faut donc savoir apporter de la diversité, été comme hiver.
Vous annoncez un taux de remplissage moyen de 80 % sur les saisons d’hiver et d’été, ce qui est considérable. Quelle est la proportion de clients fidèles et quelle est votre stratégie en la matière ?
Notre taux d’occupation est effectivement élevé et stable ; et l’ouverture régulière de nouvelles résidences CGH n’affecte en rien ce résultat. Cette réussite s’explique, entre autres, par une vraie fidélité de nos clients, que l’on apprécie sur trois ans, dans le sens où les touristes ont tendance à alterner les typologies de destination : une année à la montagne, une année en bord de mer, une année à l’étranger. Vu que nous sommes les spécialistes des vacances haut de gamme en stations alpines, nous avons donc vocation à les retrouver tous les deux ou trois ans. Ainsi, 77% de notre clientèle a déjà fréquenté un établissement de notre groupe auparavant.
Mais s’ils reviennent, c’est aussi et surtout le fruit d’une satisfaction.
En effet. Notre stratégie, qui vise à innover sans cesse et à avoir une culture du service haut de gamme, fonctionne. Les chiffres parlent d’eux mêmes, puisque 99% sont satisfaits de leur séjour, 98% disent vouloir revenir chez CGH et 97% sont satisfaits du rapport qualité/prix. C’est évidemment un élément clé qui participe activement à nos bons taux d’occupation dans la durée.
Plus précisément, vous avez 78% de taux d’occupation en hiver, 85% en été. Peut-on dire que l’économie de la montagne a déjà réussi sa première mue en captant les touristes sur différentes saisons ?
Créer une attractivité en été et allonger la durée des saisons, c’est primordial pour les stations. Mais cela passe par un travail de l’ensemble des acteurs de la montagne : commerçants, hôteliers, activités sportives. C’est un effort collectif : pour que ça fonctionne, il faut une ouverture maximale de tous les établissements de la station. Nous sommes sur la bonne voie, mais nous devons aller encore plus loin et travailler ensemble, car il est indispensable de renforcer davantage le potentiel des destinations en montagne sur certaines périodes. Par exemple, nous avons bon espoir d’augmenter la fréquentation des stations sur les mois de mai, de juin, de septembre et d’octobre.
Le secteur hôtelier, et notamment en stations, a été fortement impacté par la crise de la Covid-19. Comment CGH a-t-elle réussi à traverser cette période si particulière ?
Cette crise inattendue a été extrêmement compliquée à vivre, comme vous vous en doutez. D’ailleurs, j’en profite pour remercier toutes les équipes du groupe CGH pour leur implication et leur engagement au quotidien. Pour surmonter cette épreuve, le maître-mot a été, et de loin, l’adaptation permanente sur fond d’insécurité du lendemain. Malgré la fermeture des remontées mécaniques, nous avons ouvert la totalité de nos résidences pendant la saison hivernale 2020/2021, en adaptant les prix et en restant agiles. Nous avons ainsi réussi à conserver la totalité de nos équipes (sans licenciement), nous avons payé tous les loyers et nous avons honoré la totalité de nos engagements financiers.
Nous avons connu un hiver sans confinement, ni couvre-feu. Nous avons même l’impression que la crise sanitaire est enfin derrière nous. Comment s’est passée la dernière saison ?
Nous ressortons plus forts de cette crise. La saison hivernale 2021/2022 nous a permis de retrouver un niveau de performance très satisfaisant, ce qui met en lumière la forte attraction de nos stations dans les Alpes. Pour dire, c’est la meilleure saison que CGH n’a jamais réalisé depuis sa création.
Peut-on dire que les touristes voulaient se rattraper de longs mois d’absence ?
Oui, sûrement. Mais en fait, peu importe qu’il s’agisse d’une forme de rattrapage, nous devons regarder vers l’avenir. C’est essentiel de travailler à la pérennité et à la consolidation de cette belle performance. Pour cela, il faut notamment réussir à apporter, de façon collective, des réponses concrètes et crédibles aux problématiques que nous rencontrons, et qui risquent de s’accentuer : trouver des saisonniers impliqués, faire face aux fortes hausses des coûts de fonctionnement, optimiser nos consommations d’énergie.
Et quelles sont les prévisions pour cet été ?
Pour le moment, la saison s’annonce bonne, sur les mêmes tendances de fréquentation que l’année précédente. C’est très encourageant. À voir cependant si la concurrence des destinations étrangères, qui redevient envisageable avec la réouverture des frontières, et la hausse des prix de l’aérien auront un impact sur l’activité en stations à très court-terme, ou pas.
L’économie de la montagne est en constante mutation. Comment imaginez-vous l’avenir des stations si l’on regarde sur le long-terme ?
L’avenir de la montagne réside dans l’adaptation et la diversification de l’offre touristique. Nous l’avons constaté en 2016 et en 2017, quand nous avions souffert du manque de neige. De notre côté, nous n’avions pas subi d’annulation, car nous étions capables de proposer d’autres activités, au sein du complexe hôtelier ou grâce aux autres acteurs économiques présents sur les communes dans lesquelles nous sommes implantés. Il faut donc être conscient que la clientèle n’est plus uniquement attirée par le ski alpin. Elle est ouverte à d’autres activités. Nous pouvons donc, et nous devons, leur proposer autre chose en complément pour qu’ils puissent profiter des bienfaits de la montagne dans un esprit de bien-être, de plaisir et de découverte.
Toujours à long-terme, quelle est votre analyse au regard du réchauffement climatique et de ses effets sur l’économie des stations de montagne ?
Il est indéniable que le réchauffement climatique aura un effet fort sur les stations, et notamment celles de moyenne altitude. Il apparaît donc essentiel de prendre dès maintenant un virage pour anticiper les mutations à venir et adapter l’offre, en accentuant davantage qu’aujourd’hui la carte du tourisme « à la campagne » et du dépaysement.
Quelles sont les ambitions de CGH sur les cinq prochaines années et quels sont vos grands projets à venir ?
Nous avons vocation à renforcer l’attractivité de notre marque et à développer nos offres dans toutes les stations alpines dans lesquelles nous ne sommes pas encore présents. Je pense notamment à des stations comme La Clusaz, Megève, Valloire ou Val d’Isère et toutes celles dans lesquelles notre marque n’est pas encore présente. C’est d’ailleurs dans cette dynamique que nous sommes actuellement en train de faire naître de nouveaux projets, afin de satisfaire les envies de nos 300 000 clients. Les ouvertures à venir : le White Pearl Lodge et Spa à la Plagne, Vars, Le Quartz rose aux 2 Alpes (avec un début des travaux à l’automne 2022), Les Cristaux à Chatel, Résidence Kiora à Notre-Dame-de-Bellecombe (avec un début des travaux en décembre 2023), l’Etoile d’Alaya à Risoul entre autres.
On vous annonce aussi prochainement à Villard-de-Lans ?
Oui. Nos clients nous sollicitent depuis plusieurs années pour que CGH ouvre une nouvelle résidence à Villard-de-Lans. Ce sera bientôt chose faite. C’est une belle station, avec une réelle attractivité. Le village vit toute l’année, grâce aux commerces et aux activités qui nous font entrevoir de longues périodes d’ouverture.
Le projet sur lequel nous travaillons actuellement avec la société Infinity Nine Mountain présidée par Tony Parker est de nature à diversifier la clientèle, accentuer l’offre des activités proposées et asseoir une exploitation plus étendue sur l’année.
Pour terminer, que peut-on souhaiter à CGH pour la suite ?
Des clients satisfaits. Des équipes fidèles et heureuses. Et de beaux projets de résidence.
Merci à Yannick Davière, PDG de CGH Résidences and Spa, d’avoir répondu aux questions d’HoliProject.
Vous pouvez retrouver toutes les informations sur ce groupe hôtelier, et découvrir l’ensemble de ses destinations, en vous rendant sur ses différents sites internet :
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